L'HISTOIRE EN TANT QU'ELLE EST CYCLIQUE - UNE THÉORIE 

Envisager l'Histoire et le déroulé des événements comme un cycle qui se répèterait infiniment est une théorie aussi ancienne que les civilisations : les Mayas, certains philosophes grecs, certain.e.s penseur.se.s du XIXe siècle. Ces cycles, qui restent des hypothèses, sont schématisés sous différentes formes par de nombreux.ses chercheur.se.s.

Par exemple, Arnold Toynbee, un historien important du XXe siècle, propose un cycle en quatre étapes : Naissance, Croissance, Effondrement puis Désagrégation. 

Les chercheurs William Strauss et Neil Howe proposent la théorie générationnelle qui appuie l'hypothèse de la récurrence historique : chaque cycle dure entre 80 et 100 ans avec une forte croissance au départ, une stagnation puis un lent déclin, tout cela en l'espace de quelques générations.

L’idée que l’histoire humaine obéit à des cycles récurrents de prospérité, crise, effondrement et renouveau traverse l’histoire des civilisations. Des chercheurs comme Peter Turchin ont développé des modèles de clio-dynamique pour comprendre et prédire ces cycles, en s’appuyant sur des événements historiques majeurs tels que la Révolution française et la montée du fascisme dans les années 1930. Ces cycles peuvent aussi être observés dans les tensions actuelles, notamment liées à la montée de l’extrême droite en Europe et aux États-Unis.

Cependant, cette lecture cyclique de l’histoire est critiquée pour son fatalisme et la tendance à ignorer la capacité humaine à évoluer et à agir en dehors de ces schémas. Bien que des schémas similaires puissent se répéter, l’histoire ne se répète pas à l’identique. Le passé influence le présent, mais ne le détermine pas complètement. Le "devoir de mémoire" permet d’éviter la répétition des erreurs passées, bien que parfois il engendre une forme de lassitude ou un biais ethnocentrique.

Les biais cognitifs humains, comme la tendance à simplifier des événements complexes en cherchant des patterns, jouent également un rôle dans la manière dont nous interprétons l’histoire. La géographie, notamment des zones stratégiques comme la Crimée, influence aussi la récurrence des conflits.

Enfin, une approche alternative suggère que l’histoire ne se répète pas, mais s’accélère et se transforme. Les phénomènes comme le racisme et le fascisme ne disparaissent pas, mais se transforment pour s’adapter au contexte contemporain, rendant la compréhension et la prédiction des crises actuelles particulièrement complexes.