Les INCROYABLES PAYSAGES de la DERNIÈRE GLACIATION

Vers 12 000 ans avant notre ère, la fin de la glaciation a marqué la transition vers l’Holocène, une période climatique plus stable. Avec le réchauffement, les sociétés humaines ont pu diversifier leurs ressources et amorcer la révolution agricole, un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité. La fin de la glaciation a ainsi ouvert la voie à l’essor des premières civilisations.

Il y a environ 20 000 ans, à la fin du dernier maximum glaciaire, la Terre était bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. La température moyenne globale était inférieure d’environ 6 degrés Celsius, avec des écarts plus importants dans certaines régions, comme l’Arctique et les Alpes, où il faisait jusqu’à 14 et 10-12 degrés de moins. Cette période glaciaire a donné naissance à d’immenses calottes glaciaires, telles que l’inlandsis laurentide en Amérique du Nord et l’inlandsis fenno-scandinave en Europe du Nord, recouvrant des milliers de kilomètres carrés de glace.

Ces calottes glaciaires n’étaient pas de simples étendues gelées, mais des masses glacées dynamiques qui ont façonné les reliefs et transformé les paysages. D’autres régions montagneuses, comme les Alpes, les Pyrénées, l’Himalaya et la Tasmanie, étaient également recouvertes de glaciers. La glace permanente couvrait environ 10 % des terres émergées, soit deux fois et demie plus qu’aujourd’hui. Le niveau des océans était alors 120 mètres plus bas, exposant des plateaux continentaux et formant des ponts terrestres, comme le détroit de Béring entre la Sibérie et l’Amérique, ou encore le Sundaland entre l’archipel indonésien et l’Asie du Sud-Est.

L’aridité régnait dans de nombreuses régions intérieures, avec des déserts étendant leur emprise bien au-delà de leurs limites actuelles. Les forêts tropicales étaient fragmentées, et la steppe à mammouth, qui s’étendait de l’Europe à la Sibérie, dominait. Malgré les conditions extrêmes, cette région abritait une biodiversité importante, et les animaux durent s’adapter aux rigueurs climatiques, ralentissant leur croissance pour survivre aux longs hivers.

Les populations humaines de cette époque furent également fortement impactées par le climat. En Europe, les populations migrèrent vers le sud pour échapper aux glaciers. En Afrique, la désertification contraignit les groupes humains à se concentrer sur les zones côtières. Le paysage glaciaire et désertique façonna ainsi les déplacements et l’évolution des sociétés humaines.

Avec le réchauffement climatique qui commença il y a environ 15 000 ans, les glaciers fondirent rapidement, provoquant une montée du niveau des mers et une transformation radicale des écosystèmes. La steppe à mammouth disparut, remplacée par des forêts et des biomes plus luxuriants. Ce changement rapide, qui s’étendit sur quelques millénaires, marqua une révolution écologique et humaine, mettant fin à un monde et en inaugurant un autre.

Cette réflexion sur les bouleversements climatiques passés invite à considérer l’impact des variations climatiques sur notre histoire et à envisager les défis à venir.